Je viens de terminer le livre “La médiation m’a sauvé” de Phakyab RIMPOCHE et Sofia STILL REVER. En tant que professeur de hatha yoga je suis bien sûr convaincu des bienfaits du yoga et de la méditation mais en toute franchise je ne pensais pas que ces techniques pouvaient aller aussi loin et guérir quelqu’un à qui les médecins avaient diagnostiqué une amputation. Je vous recommande donc chaudement cet ouvrage tant c’est un plaidoyer pour la pratique du yoga et de la méditation. Il donne vraiment envie de pratiquer pour se faire du bien, avancer dans la vie et pour les plus avancés et téméraires guérir de maladies graves.
L’enfance de Phakyab Rinpoché
Phakyab Rinpoché a grandi au Tibet dans une famille très modeste où ils étaient la moitié de l’année sédentaire et l’autre moitié nomade lorsqu’ils amenaient à la belle saison les yaks dans les montagnes. C’est peut-être une des parties les plus touchantes de ce livre. Phakyab Rinpoché y raconte sa complicité avec son frère, sa communion avec la nature mais aussi son espièglerie. Comme quoi on peut être taquin et devenir moine =)
Ces animaux (les yaks) m’ont enseigné le don de soi, la confiance, le dévouement, la patience, la résistance…p29
J ai connu cette époque où la nature, tout en prodiguant à nos corps la nourriture nécessaire, communiquait aussi à nos esprits une confiance illimitée. Elle nous entrait dans une énergie d’abondance et de renouvellement. Démunis sans éprouver ni manque ni frustration, nous étions riches de chaque journée, comblés de la beauté inépuisable des êtres et du monde…p30
Un rêve pas comme les autres
A l’âge de 13 ans il fait un rêve particulier. Cette expérience révélatrice le pousse à devenir moine. Il rentre au monastère où il apprend à lire, à écrire et reçoit de précieux enseignements et initiations. Phakyab Rinpoché est très investi et a une belle sensibilité si bien qu’on lui donne rapidement des responsabilités.
Torturés par les chinois
Un peu plus tard le Dalaï Lama lui demande de s’occuper d’un monastère au Tibet. Les chinois sont déjà là mais la répression est relativement douce au moment où il arrive. Cela ne dure qu’un temps. Pour faire vite il finit par être arrêté puis torturé par les chinois. Ce qu’il y a de fantastique dans son histoire c’est que malgré toutes les souffrances endurées Phakyab Rimpoché ne cesse de faire preuve d’empathie pour ses bourreaux. Cela vaut pendant sa détention mais aussi après. N’étant pas suicidaire, il essaie tout de même de s’échapper. Ce qu’il réussit au bout de 3 mois. Il a de grosses séquelles au pied droit mais il est en vie et arrive à traverser l’Himalaya.
Son arrivée à New York
Fort de ces expériences passées, le Dalaï Lama demande une nouvelle fois à Phakyab Rimpoché de s’exiler. Cette fois-ci il s’agit des Etats Unis. Sa mission sera de transmettre son enseignement dans des centres bouddhistes américains. Malheureusement à peine a-t-il posé le pied à New York qu’une douleur lui foudroie le pied droit. Malgré cette terrible douleur et la barrière de la langue il arrive tant bien que mal à aller chez son hôte. S’en suivent 15 jours quasi continu de douleurs lancinantes au pied droit. Il se rend alors dans un hôpital qui soigne des étrangers victimes de violence dans leur pays d’origine.
Confiance en la médecine occidentale
Phakyab Rimpoché est assez admiratif et enthousiaste de la qualité des soins qui lui sont prodigués, de l’accueil qu’il reçoit dans cet hôpital américain. Néanmoins lorsqu’on lui diagnostique un gangrène au niveau du pied droit il refuse d’écouter les médecins qui lui propose l’amputation. Il entend une petite voix intérieure qu’il lui répète inlassablement de ne pas se faire amputer. Les mois passent et malgré de nombreux curetages la santé de son pied n’évolue pas positivement, bien au contraire. Il déclenche aussi une tuberculose. Son état de santé empire de jours en jours. L’amputation devient urgente sinon il faudra couper au dessous du genou. Phakyab entend toujours sa petite voix intérieure qui lui dit de ne pas se faire amputer. Il fait donc passer une lettre au Dalaï Lama qui donne la réponse suivante : “Pourquoi cherches-tu la réponse à l’extérieure?“. Cette phrase résonne comme une onde de choc dans sa tête et il décide de quitter l’hôpital où il n’est d’ailleurs plus accepté car il refuse contre tous diagnostics l’amputation. Il retourne chez son ami et entreprend un travail intérieur.
Guérison par la méditation et le yoga de l’énergie
Phakyab met donc en place son propre protocole à base de techniques de méditation bienveillante (tong-len et Tsa lung) qu’il a apprise auprès d’un maître qu’il l’a initié.
Concentre-toi intensément sur le coeur, me disait Geske Ale Gyupa. Focalise-toi sur l’énergie qui en émane. Posé ta conscience en sa vibration interne. Pareil qui réfléchit tout sans rien saisir, réfléchis la claire lumière et reste sans saisi lorsqu’elle se présentera à toi. P194
Puissent tous les êtres sensibles connaître le bonheur et les causes du bonheur !
Puissent tous les êtres sensibles être délivrés de la souffrance et des causes de la souffrance !
Puissent tous les êtres sensibles ne jamais être séparés de la joie suprême qui est au-delà de la peine !
Puissent tous les êtres sensibles demeurer dans l’équanimité, libres de partialité, d’attachement et de haine !
Il utilise aussi le yoga de l’énergie. D’après sa description il semble utiliser des techniques de pranayama comme anuloma viloma et nadi sodhana (respiration alternée avec ou sans rétention) mais aussi des prana vayiu (circuits) et le prana vidya (rétraction et expansion sphérique) sur sa jambe droite pour travailler sur le corps subtil.
Mes 1er efforts visent par conséquent à réactiver le chakra de l’articulation de ma cheville et à faire circuler la force de vie, le prana, à l’intérieur de ses canaux. P195
Son intuition est que les médecins ont cherché une solution sur le corps physique mais pas sur le corps subtil, pas sur la cause. En travaillant sur l’énergie pranique, en amenant sa conscience, sa concentration sur sa jambe droite en l’inondant d’amour altruiste, de bonté, de générosité il peut réactiver les cellules qui semblent mortes.
Dans ces circonstances, lorsque l’esprit est inondé d’amour altruiste, de bonté, de générosité, tout le corps est en fonction optimale. Tous les flux du corps se potentialisent dans une dynamique positive. Lorsque l’on peut rester dans cet état en permanence par la pratique de la méditation, alors on est prêt. p243
Phakyad Rimpoché médite 12 heures par jour. En parallèle il se fait lui même des curetages sur sa jambe droite et assez rapidement il note des améliorations encourageantes. Même s’il n’a pas été invité à rester en tant que patient résident à l’hôpital il est tout de même suivi pour sa tuberculose et il fait souvent des visites de contrôle. De semaines en semaines, de mois en mois son pied droit va de mieux en mieux. Il peut d’abord se déplacer en béquilles dans l’appartement, puis faire une centaine de mètres à l’extérieur jusqu’à retrouver une marche normale au bout de 3 ans.
Déni des médecins occidentaux quant à sa guérison
Malgré les visites de contrôle et des radios montrant factuellement que son pied est guéri, tous les médecins mettent le cas de Phakyad Rimpoché dans la case miracle. Or, tout cela n’a rien d’un miracle puisqu’il a passé 12 heures par jour à méditer pendant 3 ans.
Guérir (de grave maladie) par la méditation est réservé aux pratiquants expérimentés
Comme il le dit lui-même méditer 12 heures par jour n’est pas donné à tout le monde et même si on est atteint d’une maladie grave il faut y réfléchir à 2 fois avant de se lancer dans ce protocole. Néanmoins dans son livre Phakyad Rimpoché se dit prêt à transmettre ses techniques aux pratiquants expérimentés.
Ce livre donne de l’élan
Phakyab Rimpoché nous montre la voie d’une pratique.. Si je médite, ne serait-ce qu’un peu, j en verrai les bénéfices. Mais il me faut pour cela m’asseoir, comprendre mon état et décider de le transformer… p241
Vous pouvez trouver ce livre en format poche dans toutes les bonnes librairies. EVITER AMAZON.
Bonne lecture et bonne pratique